Ne touchez pas aux chats montreuillois !
Il n'est pas commun de voir une quarantaine d'habitants d’un immeuble d'une cité descendre dans la rue et se regrouper autour d'une banderole marquée « Touchez pas aux chats de Montreuil ».
Tout a commencé quelques jours plus tôt lorsqu'une capture de chats a été annoncée à la cité du Bel Air. Il n’aura pas fallu un quart d’heure pour que la mobilisation s’organise. Certains chats très sympas sont mis à l’abri dans des familles d’accueil. Des habitants descendent au parking extérieur, s’assoient sur le muret du portail et attendent de pieds fermes la camionnette de la fourrière. « Pas question que l’on retire ces chats. Ils sont là depuis des années, ils ne posent aucun problème » dit une habitante. La nourricière des chats expose les difficultés qu'elle rencontre « Les chats étaient tous stérilisés auparavant. Mais depuis 2008, la mairie n’a plus voulu financer la stérilisation des chats des rues. Alors, maintenant, dans le groupe de chats, certains ni stérilisés, ni identifiés ».
L’association ACR est prévenue dans la foulée et arrive sur les lieux. Un chat non stérilisé et identifié est emmené au refuge. La présidente d’ACR, Catherine Dehay, se déclare « prête à capturer les chats pour les stériliser, comme cela se faisait avant, pour peu que la ville passe à nouveau convention avec l'association ». Il s'agit bien sûr d'une question d'argent (le coût de la capture à but de stérilisation et d’identification) mais pas seulement. Il s'agit aussi du statut des chats dans cette cité et plus largement sur Montreuil.
En effet la réglementation est claire sur le sujet avec l’article 211-27 : «Le maire peut (…) faire procéder à la capture de chats non identifiés (…) afin de faire procéder à leur stérilisation et à leur identification, préalablement à leur relâcher dans ces mêmes lieux ».
Donc, sans accord du maire, les chats sont considérés comme des animaux errants et doivent aller en fourrière. Avec l'accord du maire, les chats stérilisés/identifiés, sous le contrôle de l'association et de nourriciers deviennent alors des chats libres ayant une présence reconnue et acceptée dans la cité.
ACR a adressé un courrier à la mairie, résumant la situation et demandant un rendez-vous avec le maire.
De leur côté les habitants et l'association reste vigilants, même si des bruits officieux laissent entendre que la mairie n’était pas au courant et s'opposerait aux captures de chats à but de mort. En l’occurrence, seul, l’OPH montreuillois aurait donné cet ordre.
Néanmoins, à ce jour, le silence de la ville génère une situation de blocage et la violence d’une déchatisation en est la preuve.
Aussi, dans un souci d’apaisement, ACR a capturé 10 chats dans la cité afin de les stériliser. Selon leur caractère, ils seront remis sur site ou mis à l’adoption dans le refuge de l'association.
Maintenant, la balle est dans le camp de la municipalité qui doit s’engager officiellement à ne plus faire de déchatisation et passer convention avec ACR afin que soit reconnu le statut des chats libres de la cité du Bel Air et des rues de Montreuil.